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Baffin enfin PDF Imprimer Envoyer
Écrit par thierry   
Lundi, 10 Juin 2013 00:00

Au nord de la Baie d'Ungava

Après deux jours de mauvaises météo (il y a eu des passages de tempête de neige où on ne voyait pas à 100 mètres), je quitte la base hydravion de Wabush où j’ai passé de très bons moments avec du bon vin, en compagnie de Pascale et Mathieu qui m’y ont invité. Je survole forêts montagnes et lacs de plus en plus gelés au fur et à mesure que je monte. Arrêt pour essence à Schefferville petite ville minière où l’activité reprend. je mets le cap sur kuujjuak la « capitale » du pays Inuit sur la baie de l’Angava. Quelques heures à survoler des paysages souvent montagneux sauvages à souhait. Quand la neige commence à fondre, les rayons du soleil chauffent le sol sombre au lieu d’être renvoyés dans le ciel et le phénomène de fonte s’accélère, les rivières coulent avec force.

phoques pres de leur trou dans la banquise

Un pilote québecois vient me saluer à l’atterrissage, le camion citerne aviation m’amène à la pompe avec mes bidons et je repars. De l’autre coté, plus au nord la neige et la glace recouvrent peu à peu tout absolument tout. La baie est encore entièrement sous la banquise. Je retrouve les paysages splendides survolés il y a 10 jours mais encore plus blancs, plus glacés. La baie aux feuilles est en partie libérée des glaces qui se promènent par énormes blocs au gré des flux et reflux des marées les plus hautes du monde. Je poursuis survolant plusieurs villages Inuit et atterris à Quaqtaq, qui se niche sur une pointe, après plus de 9 heures de vol absolument magique aujourd’hui.

Boeufs Musqués

Sarah , grand-mère inuit, prévenue par mon ami Rolly, vient m’accueillir en quad. Elle m’invite dans son pavillon moderne où elle habite avec sa petite fille. Au menu du diner karibou frit et séché, poisson, omble de l’artic séché, à la chair orange proche du saumon. Elle m’en donnera un petit sachet pour mon pique nique du lendemain. Je vole à très basse hauteur sur la banquise. Des centaines de phoques éparpillés se prélassent au soleil à coté du trou dans la glace qu’ils ont fait, et plongent quand je passe. Plus loin c’est un troupeau de bœufs musqués que je surprends. Le vol est aussi féérique que la veille avec d’innombrables criques embouchures de rivières dessinant d’incroyables dessins en blanc, noir et bleu. Des nuages bas et des crachins me font renoncer à partir sur le cratère et le parc des Pengaluit. Après une pause essence à Kangiqsujuak, j’enfile ma combinaison de survie et mets le cap sur Iqaluit. Mais au dessus du détroit d’Hudson, des plafonds nuageux à 100 m de l’eau avec des pluies verglaçantes me font faire demi-tour .

Mine de Wabush

Le père Jules Dion, 84 ans , m’invite et me raconte la vie ici en 1955 quand il est arrivé. Il y n’avait que 2 maisons. Tous les Inuits habitaient dans des igloos ou des tentes suivant la saison. Ils passaient leur vie à chasser et pêcher . Maintenant quand le supermarché ouvre le lundi matin, il y a plus de 20 voitures qui attendent (alors qu’il n’y a que quelques km de route), les jeunes sont oisifs, ne veulent plus pêcher ou chasser pour la plupart, même parfois ils refusent de manger la nourriture traditionnelle séchée … le lendemain un créneau météo me permet de passer sans risque au dessus du détroit d’Hudson pour gagner la capitale de la terre de Baffin ou Marc, un québecois ancien routard, m’accueille. Bière, face à la baie ensoleillée sur sa terrasse !

Mise à jour le Lundi, 17 Juin 2013 09:52