Accueil Thierry Barbier et l'équipe

Suivez nous sur Facebook:

 
 

 

Et sur Twitter

 

 
Au Soudan du Sud PDF Imprimer Envoyer
Écrit par thierry   
Mardi, 27 Octobre 2015 00:00

Au Soudan du Sud.

Afrique 2015 - Le Chari



Samedi 24 octobre, j’ai survolé le fleuve Chari qui alimente le lac Tchad et puis la savane souvent vierge et enfin le grand parc de Zakouma.


Je rejoins Am Timan (Tchad) après 5h42 de vol. Deux heures à empêcher les enfants de toucher l’ULM puis les autorités viennent à mon secours. Le passage à TV Tchad m’a valu une certaine notoriété. Le commissaire me véhicule, le préfet vient me saluer et je dors dans la grande maison du gouverneur de la province. Le lendemain, je décolle à l’aube. Je quitte le Tchad pour traverser le nord du Centrafrique puis entrer au Soudan du Sud.

Afrique 2015 - Soudan du Sud, Vers la frontière Centrafricaine





Je volerai bien 4 heures sur 6 sans voir de traces humaines. Les autres heures, les villages sont très rares. La savane africaine est dense, avec une alternance de marécages, de collines et de montagnes.

J’atterris à Raga, première petite ville du Soudan du Sud sur mon chemin. Les étrangers y sont rares. J’y suis bien accueilli mais je n’ai pas le droit de prendre des photos et de filmer. Des personnes de la sécurité circulent avec moi et dorment même devant la porte de l’unique hôtel où je loge. Ils devront s’abriter car un gros orage éclate et il tombe des trombes d’eau.

Le lendemain, l'unique banque ne changeant pas, je rencontre Bienvenu, commerçant congolais qui accepte de me changer des Euros en South Soudan Pound. J’achète de l’essence à plus de 2 € le litre car elle arrive en camion ici par des pistes épouvantables.

Je discute avec beaucoup de monde, curieux de me rencontrer. Parmi eux Gudda, un jeune qui a dû arrêter ses études pour devenir enseignant bénévole, nourri seulement car il n’y a pas d’argent pour payer suffisamment de fonctionnaires. Je sympathise aussi avec Mike Roméo, pilote et responsable à l’aéronautique civile de la capitale, venu dans sa famille.

Avant de décoller, je paye les huit fonctionnaires et policiers qui se sont succédés pour garder l’ULM et qui attendaient bien sagement de quoi améliorer leur ordinaire.

Le monde ne peut pas fonctionner correctement avec tant de différences de moyens. Il faudra assurer un minimum vital partout sur la terre pour éviter les conflits de demain, qui naîtront de tant d’injustice.

Afrique 2015 - Soudan du Sud







06h06 de vol au-dessus d’immenses forêts vierges entrecoupées de marécages et de rivières, de monticules rocheux rompant la plaine. Quelques lieux habités et deux minuscules villes avec leur piste d’atterrissage. Me voici à Juba, dont les toits métalliques scintillent sous le soleil, donnant l’impression que la ville est éclairée.

Des pilotes travaillant pour le programme d’aide alimentaire de l’ONU viennent me saluer. Ils reviennent d'une mission de largage de nourriture dans les zones du nord, où la guerre civile a réduit la population à la famine.





Convoqué aux bureaux des Renseignements Généraux, grâce à mon amitié avec Mike Roméo et mon autorisation en règle, j’évite les pires problèmes car les services de la sécurité de l’état ont envoyé un avion faire un AR à Raga pour m’interpeller, croyant que j’étais peut-être un espion. A la nuit, ils me déposent à un hôtel bon marché proche et me payent le restaurant.

Mise à jour le Jeudi, 29 Octobre 2015 10:22